Albert Yuma Mulimbi, nationaliste iconoclaste

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Le Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Gécamines est détesté par certains partenaires occidentaux de cette entreprise  pour avoir initié des audits des joint-ventures, ayant révélé plusieurs mauvaises pratiques dans la gestion financière et celle des réserves. Il s’en fout tant que l’unique actionnaire, l’Etat congolais, récupère ses droits et le peuple gagne.

Bien que critiqué, principalement,  par certains médias et Ongs occidentaux pour n’avoir pas appliqué le ‘’Plan de Redressement’’, annoncé à sa prise de fonction en vue de faire de la Gécamines une société de production et un fleuron national de cuivre et de cobalt ainsi que pour la gestion les retraités de la Gécamines dont certains réclameraient leurs décomptes finaux jusqu’aujourd’hui, il dénonce le manque de la bonne information chez ses critiques, la mauvaise foi de ceux qui ne voient pas ce que ‘’sa stratégie d’aller lentement mais surement a fait gagner à la Gécamines et l’Etat actionnaire ou les efforts qu’il fournit pour relever les défis.

Le PCA de la Gécamines est pourtant réconforté par le fait que ses compatriotes congolais, informés du fonctionnement du secteur minier du pays dominé par des multinationales rapaces, gourmandes et parfois sanguinaires, salue le courage iconoclaste et décomplexé de cet enfant issu de la bourgeoisie congolaise d’après l’indépendance  face aux patrons des entreprises occidentales partenaires de la Gécamines.

Ayant manqué les moyens financiers escomptés pour la mise en application du Plan d’action initiale, Albert Yuma a mis en place une stratégie qui réussit jusque là.

Elle consiste à initier des audits pour comprendre pourquoi les grands partenariats qui devaient versé des dividendes à la Gécamines et payer l’Impôt sur les Bénéfices et Profits (IBP) à l’Etat ne l’ont jamais fait à cause des Etats financiers toujours négatifs sans qu’aucune JV n’accepte de déclarer faillite selon les principes du Droit OHADA.

Intenter des procès devant la justice nationale et internationale contre certains partenaires qui roulent la Gécamines dans la farine. Il a gagné toutes les actions en justice à ce jour, en faveur de l’Entreprise de l’Etat. La récente victoire à KCC en est une illustration.

Racheter des gisements disponibles et sociétés de partenariat que des partenaires veulent utiliser dans spéculations boursières afin de recomposer le portefeuille minier de la Gécamines. IL l’a réussi avec GTL (Groupement du Terril de Lubumbashi) dans le Haut-Katanga, autrefois majoritairement détenu par la famille Forrest, ainsi que pour Deziwa à Kolwezi (Lualaba). Il a récupéré des gisements contenant quelques deux millions de tonnes de cuivre certifiées (suffisantes pour lancer une société minière) lors de la dernière négociation avec Ivan Glasenberg, patron de Glencore sur KCC, ayant aussi conduit à l’effacement d’au moins 6 milliards d’une tête que Glencore, via Katanga Mining Limited, avait irrégulièrement imposée au partenariat KCC et obtenu le paiement des dividendes dès 2019 depuis l’existence du projet. Une succès accueilli comme une gifle en pleine face par cette multinationale qui

Instaurer un nouveau modèle de partenariat dans les mines : le partage de la production au lieu d’attendre les dividendes, déjà en vogue dans le secteur pétrolier du pays. Il l’a fait avec une entreprise chinoise.

Se présentant désormais en vrai nationaliste du secteur en comparaison avec le courant du ‘’nationalisme des ressources naturelles’’ en vogue en Indonésie, Etats-Unis d’Amérique, Chine, Tanzanie, Botswana, République d’Afrique du Sud, Zimbabwe, monsieur Yuma  est déterminé à faire corriger les injustices et remettre l’Etat dans ses droits dans différents partenariats dans lesquels la Gécamines a perdu plus de 2.5 milliards de  dollars.

Parmi ses hauts faits patriotiques de l’année 2018, il y a sa défense totale du Code minier revu ; la convocation dans son bureau à la direction générale de Lubumbashi du tout-puissant patron de Glencore, Ivan Glasenberg, en juin passé pour un tête-à-tête décisif, sans conseillers ni avocats, au cours duquel il avait imposé les exigences ou conditions de son entreprise à Glencore (Katanga Mining), en obtenant l’annulation de la dette irrégulière de plus de 6 milliards de dollars américains, la revalorisation du capital de la Gécamines, le paiement des dividendes et de l’IBP (Impôt sur les Bénéfices et Profits).

Un iconoclasme par rapport à ce qui se faisait avant quand les dirigeants de la Gécamines courraient derrière des patrons des multinationales qui exploitent ses titres miniers pour  demander audience en Suisse, Angleterre ou Afrique du Sud et négocier, en position de faiblesse, selon les caprices des occidentaux.

Aimé par les membres congolais de la Chambre d’affaires, dont il est Président, pour la défense des intérêts des nationaux et du pays, et détesté par certains expatriés qui ont quitté la FEC suite aux divergences de vues sur le Code minier revu que le ‘’Président’’ soutient publiquement sans repentir, ce natif de l’ex-Katanga au caractère policé est connu pour son franc-parler et son regard direct.

Déterminé que la Gécamines contribue au développement et à l’émergence de la RDC, le Président Yuma a imposé son rythme et surtout réclamé et revalorisé les droits du propriétaire des gisements exploités par les sociétés partenaires auprès des investisseurs étrangers sans être effrayé par leur taille et la grandeur de leurs muscles financiers.

Dans son historique discours en février 2008 lors de Investing Mining Indaba 2018 à Cape-Town, il avait démontré comment la sous-traitance est une filière très rentable autant que le secteur minier lui-même et que son potentiel    économique s’élève à plusieurs de milliards de dollars américains.

Il a raison parce qu’il était de quelques 3 milliards de dollars américains pour 2017 en Zambidont le secteur minier n’est pas à la taille de celui de la RDC.

Après avoir y découvert les combines qu’opèrent certains miniers, grâce aux rapports d’audits indépendants, Albert Yuma est décidé que la Gécamines joue son rôle d’antan dans ce secteur : créer une dynamique génératrice de la richesse durable autour de ses gisements conduisant à la naissance, autour des grandes entreprises minières de joint-venture, des dizaines de nouvelles PME dans les provinces du Haut-Katanga et surtout du Lualaba, coffre-fort naturel de plus de 80% du cuivre et cobalt du pays.

dès cette année et pour la première fois par Kamoto Copper Company (KCC) depuis son existence.

Il est le premier PCA qui ne courre pas derrière des partenaires qu’il convoque plutôt dans ses bureaux de la Direction Générale, refaite à la grandeur qu’il veut accorder à l’entreprise contrairement à ceux qui l’appellent ‘’tombeau blanchi’’. Et il n’hésite pas de signer des partenariats avec des entreprises chinoises. ‘’Leur pays est le matelas financier du monde’’, dit-il avec raison et fermeté.

Traînant trente-six ans de carrière de gestion d’entreprises dont son expérience à la Gécamines depuis 2011 qu’il avait rejoint sur demande des autorités du pays pour ‘’faire renaître une entreprise déclarée morte et à liquider par un rapport confidentiel de la Banque Mondiale en 2010’’ au gouvernement de l’époque, l’économiste Yuma Mulimbi se certaines choses pour avoir grandi en Europe où il a fait toutes ses études, connaît très bien les occidentaux et leurs méthodes de fonctionnement en Afrique, connaît les milieux financiers et diplomatiques internationaux, son bilinguisme (anglais et français) lui a permis d’avoir des entrées aux Etats-Unis d’Amérique où il a des avoirs acquis bien avant son arrive à a Gécamines, et surtout son autonomie financière (sa fortune s’évaluait en millions de dollars américains par le journal belge ‘’Le Soir’’ acquise dans ses affaires privées) le rendent plus indépendant d’esprit vis-à-vis de l’Etat et des investisseurs privés quand il doit prendre des décisions d’orientation de la Gécamines. Il recrute des occidentaux, qui aiment la RD Congo, pour défendre la Gécamines contre d’autres occidentaux prédateurs et leurs complices.

Son franc-parler propre aux nationalistes iconoclastes est aussi un atout qui fait mal à ses détracteurs, qui se recrutent parmi des multinationales prédatrices et parfois des politiciens apeurés de la rigueur, mais que saluent ceux qui l’apprécient comme valeur d’un commis de l’Etat.

Par Benita Nkaya

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